Problème de vision

Je ne vois pas clair sur les côtés : comment j’ai récupéré ma vision en tant que gamer ?

 

1. Introduction

 

Pendant des années, j’ai joué à des jeux FPS — tous ces jeux où tu dois viser, tirer, et garder les yeux rivés sur un point au centre de l’écran. Comme beaucoup de gamers, je pensais avoir une bonne vision, une bonne concentration. Mais un jour, j’ai remarqué quelque chose de bizarre : quand je fixais un point, je ne voyais plus clairement ce qu’il y avait sur les côtés. Des objets disparaissaient. Des mouvements m’échappaient. Même dans la vie quotidienne, je sentais que ma vision était devenue trop centrée, trop étroite.

J’ai cru que j’avais un problème aux yeux. J’ai consulté. On m’a dit que tout était “normal”. Mais je savais que quelque chose clochait.

En creusant, j’ai découvert la vérité : ce n’était pas mes yeux… c’était mon cerveau qui avait désactivé une partie de mon champ de vision, à force de toujours fixer le centre, le viseur, l’objectif. Et cette désactivation peut arriver à beaucoup de gamers, sans qu’ils ne s’en rendent compte.

J’ai décidé de récupérer ma vision. Voici comment tout a commencé.
En attendant, prends soin de ta vision. Elle est ton premier lien avec le monde.

2. Les symptômes que j’avais au début

Le premier signe étrange, c’était la disparition d’éléments visuels quand je fixais un point. J’avais imprimé une feuille avec un point central et des lettres disposées tout autour. Quand je fixais ce point, certaines lettres proches du centre restaient visibles… Mais dès qu’une lettre s’éloignait un peu vers les côtés, elle disparaissait comme par magie. C’était comme si mon cerveau effaçait une partie de la feuille, alors qu’elle était parfaitement lisible en dehors de cette zone.

Ce n’était pas flou. C’était vide. Dès qu’une lettre entrait dans cette zone, je ne la voyais plus du tout. Puis, en sortant de cette zone, elle réapparaissait instantanément. C’est comme ça que j’ai compris qu’il existait une zone morte dans mon champ de vision — ni floue, ni obscure, juste absente.

Ensuite, j’ai remarqué que je ne percevais plus bien les petits objets en dehors du centre. Et quand quelque chose bougeait dans cette zone, parfois je captais juste un flash. Même un ballon, ou un objet de grande taille, pouvait disparaître s’il entrait dans cette zone. Surtout si les couleurs étaient proches du fond. Dans les zones plus floues, les petits objets disparaissaient aussi. Et même quand je fixais au centre, certains éléments statiques finissaient par disparaître comme une illusion d’optique.

3. Pourquoi ça arrive (explication simple)

Ce problème ne venait pas de mes yeux. Ma vision centrale était nette, mes pupilles réagissaient bien, et l’ophtalmologue m’avait dit que tout était normal.

En réalité, le problème venait de mon cerveau. Et plus précisément de la façon dont il traite les informations visuelles. Quand on joue à des jeux FPS pendant des années, on passe des milliers d’heures à fixer un point précis au centre de l’écran : le viseur. Et à force, le cerveau se spécialise. Il décide de concentrer toute son énergie sur le centre… et de filtrer le reste.

C’est ce qu’on appelle un scotome fonctionnel : une zone que le cerveau ignore activement, parce qu’il a appris qu’elle “ne sert à rien”. Et chez moi, ce scotome s’est installé de façon très nette, très localisée.

Comment je perçois mon champ de vision :
– De 0° à 20° autour du point central : vision nette
– De 20° à 30° : zone morte – les objets disparaissent totalement, quelle que soit leur taille
– De 30° à 45° : vision floue – les petits objets disparaissent, les grands deviennent des taches de couleur
– De 45° à 90° : très flou – je perçois des masses ou mouvements mais sans détails

C’est comme si le cerveau avait appliqué un masque sur ces zones. Et ce masque, je vais le faire sauter avec le temps et les bons exercices.

4. Comment j’ai testé ma vision chez moi (et découvert la zone morte)

Quand j’ai compris que mon cerveau ignorait une partie de ce que mes yeux voyaient, j’ai décidé de créer mes propres tests à la maison pour comprendre ce qui se passait. Sans matériel médical, juste avec des feuilles, un ballon, un mur, une lampe… et de l’observation.

Test 1 – La feuille de lettres : J’ai imprimé une feuille avec un point central et des lettres tout autour. En fixant strictement le centre, certaines lettres disparaissaient. Ce test m’a permis de délimiter avec précision la zone morte.

Test 2 – Le ballon au mur : Je me plaçais face à un mur, je fixais un point au sol, et je frappais une balle pour qu’elle rebondisse. À chaque passage dans la même zone, la balle disparaissait. Quand elle sortait de cette zone, je la revoyais.

Test 3 – Œil par œil : J’ai fait les tests en fermant un œil à la fois. Avec l’œil gauche, la zone morte était à droite. Avec l’œil droit, elle était à gauche. Chaque œil avait sa propre zone désactivée.

Test 4 – Flash ou lampe : En fixant un point et en faisant passer la lumière de mon téléphone, je voyais qu’elle disparaissait ou devenait une trace floue dans certaines zones.

5. Comment j’ai commencé à récupérer ma vision

Étape 1 – J’ai arrêté les jeux FPS. C’était difficile, mais nécessaire. Tant que je jouais, je renforçais le filtre que je voulais désactiver.

Étape 2 – J’ai mis en place une routine :
– Exercice 1 : Fixation centrale + vision périphérique : je fixe un point et je fais passer mes doigts ou des objets sur les côtés sans bouger les yeux.
– Exercice 2 : Le ballon au mur : je le laisse rebondir sans suivre des yeux. J’observe s’il disparaît dans la zone morte.
– Exercice 3 : Le flash du téléphone : je le fais passer lentement œil par œil tout en fixant un point.
– Exercice 4 : Objets statiques : je fixe la TV et j’essaie de percevoir les objets autour sans les regarder directement.
– Exercice 5 : Alternance centrale / zone morte : je fixe un point 10s, puis je regarde brièvement la zone morte avant de revenir au centre. Je répète.

Je fais cette routine 2 fois par jour (15 minutes matin et soir). Et je sais que la récupération prend du temps. Pas en 2 jours. Pas en une semaine. Mais elle arrive.

6. Les premiers signes de récupération (petits, mais réels)

 

Quand on commence une rééducation visuelle comme celle-ci, on a tendance à chercher un résultat immédiat. Mais dans mon cas, les progrès ont été progressifs, discrets, presque invisibles au début… jusqu’à ce que je réalise que quelque chose avait changé.

– Le vide est devenu flou : les objets ne disparaissent plus totalement, je perçois une trace, un mouvement.
– Le flou est devenu présence : je ressens qu’il y a quelque chose, sans le voir nettement.
– La balle ne disparaît plus : elle devient floue, mais elle reste visible.
– Les formes reviennent : je distingue la silhouette d’une multiprise, d’un modem ou d’une télécommande.
– Le clignement des yeux restaure la netteté : même au centre, parfois, je récupère la clarté par un simple clignement.
– Je sens des objets sans les voir : dans la zone morte, je commence à ressentir leur présence, comme un retour progressif de perception.

Chaque jour, même une micro-amélioration compte. Mon cerveau se reconnecte lentement à ce qu’il avait filtré.

7. Mes conseils aux gamers qui vivent la même chose (sans le savoir)

– Ne panique pas: ce n’est pas une maladie, tu n’es pas seul.
– Observe-toi : fixe un point, fais passer des objets, fais les tests toi-même.
– Prends une pause des FPS : chaque partie peut réactiver le filtre. Repose ton cerveau visuel.
– Fais une routine quotidienne : simple, régulière, et ciblée.
– Sois patient : ce n’est pas magique, mais c’est possible. Chaque jour compte. Chaque répétition réactive ton champ visuel.

8. Comment je rejouerai (ou rejoue) sans réactiver le filtre visuel

– Je ne supprime pas le viseur, mais j’arrête de me focaliser uniquement sur le centre.
– Je bouge les yeux, je scanne l’écran, je répartis mon attention visuelle.
– Je joue à des jeux larges : FIFA, jeux d’aventure, RPG — tout ce qui demande une lecture globale de l’écran.
– Je fais des pauses : 30 à 45 minutes de jeu = 2 minutes de réactivation visuelle.
– Je continue mes exercices même après récupération : pour entretenir l’équilibre visuel que je suis en train de reconstruire.

9. Conclusion : ce n’est pas une maladie, c’est un message du cerveau

Si tu es un gamer et que tu vis ce que j’ai décrit : une vision qui se referme, des objets qui disparaissent, une zone floue ou absente, alors tu dois comprendre une chose essentielle :

Ce n’est pas une maladie. Ce n’est pas une fatalité. C’est un message que ton cerveau t’envoie, un appel à rééquilibrer ta vision, à rouvrir ton champ de perception.

Moi, je suis encore en plein dedans. Je n’ai pas encore récupéré toute ma vision, mais j’avance. Je comprends. J’expérimente. Et chaque jour, je sens que quelque chose se réactive.

Ce site (ou cet article) est là pour témoigner de ce que j’ai vécu, donner des clés à ceux qui se sentent perdus, et montrer que la vision n’est pas figée, mais vivante, plastique, et réparable.

Si toi aussi tu ressens ce filtre visuel, fais les tests. Essaie les exercices. Observe ton propre regard. Et reprends le contrôle, doucement, avec patience.

Un jour, je publierai ici mon évolution complète. Quand j’aurai récupéré tout ce que j’ai perdu — et gagné bien plus en conscience visuelle.

En attendant, prends soin de ta vision. Elle est ton premier lien avec le monde.